LA DALLE DE RENONGAR Plovan

Extrait de mon livre L'héritage sacré des Bigoudens V.Kerdranvat :

"En mars 1875, l’archéologue Paul Du Chatellier apprit qu'un cultivateur avait ouvert un tumulus, de 30 mètres de diamètre et de 3 mètres de hauteur, dont il destinait les pierres à la construction d'un moulin. (...)

« A son arrivée, deux chambres étaient ouvertes, la dalle unique les recouvrant ayant été brisée par une mine. D'après les maçons, l'intérieur renfermait de nombreux vases en forme d'écuelle «en terre grossière, quoique assez compacte, recouverte d'un enduit noir». Sur le sol de la chambre principale, Du Chatellier recueillit de «nombreux débris de charbon, quelques pierres portant la trace du feu, plusieurs silex taillés en éclat, et enfin des pierres roulées en grand nombre». Un des supports de la table recouvrant la chambre principale portait des signes gravés. Du Chatellier en négocia l'achat au propriétaire. C’était la première fois qu’il découvrait des signes gravés dans un dolmen. Enthousiaste, il s‘expliqua : « Tout l’intérêt de la dalle réside dans le fait que les deux faces sont décorées mais l’étaient avant la construction du dolmen.» 

            La dalle mesurait à l’origine 2,95 mètres sur 1,50 mètres et 25 centimètres d'épaisseur moyenne, mais comme elle avait malheureusement subi un accident, (peut-être lors de son transport), sa base s'était cassée et ne mesurait plus que 2,46 mètres.

            « La dalle de Renongar présente des motifs de l'art mégalithique où seules manqueraient la hache charrue, qui semble se restreindre à la zone morbihanaise, et la crosse. » Sont représentées, sur la dalle de Renongar, des lignes ondulées (motif serpentiforme), trois figures en forme d'oméga sur le verso de la dalle, des séries de traits parallèles, un motif cruciforme, une hache et de nombreuses cupules. Ce motif  reste le plus important. On en compte pas moins de 237 sur le recto et (...)

La précieuse dalle de Renongar apparaît comme le premier exemple de réutilisation dans un monument mégalithique du Néolithique du Finistère sud. En effet, le «granit vert siliceux», composant la dalle, se trouvait à trois ou quatre kilomètres du site en question. La dalle avait, donc, subi un transport de plusieurs kilomètres depuis le sud ou le sud-est.